DISCOURS – SPEECHS
ALEAS DU GOUVERNEMENT D’ENTREPRISE
DEVELOPPEMENT INSTITUTE INTERNATIONAL
ROTARY CLUB DE PARIS-LA-DEFENSE
mardi 3 octobre 2000
l’actionnariat
salarie:
«De
l’Epargne Salariale A l’épargne retraite»
Par:
Jean-Aymon MASSIE, Président
▪Association Volontaire des Actionnaires
Salariés ( AVAS), Groupe TOTALFINAELF
▪ Association Européenne des Actionnaires Salariés (AEAS)
Mesdames, Messieurs,
C’est avec joie que j’ai répondu
à l’invitation de mon ami Yves SAUBADU, du Rotary Club de Paris-la Défense, et
membre de l’association AVAS depuis sa création il y a 14 ans. Je vous remercie
de m’avoir invité à l’occasion de ce déjeuner à exposer le processus de
formation de l’actionnariat salarié et son passage de l’épargne salariale à
l’épargne retraite en cours de réalisation. C’est une question d’actualité. Les
rapports Balligand et Foucault au Premier Ministre ont fortement inspiré le
projet de loi Fabius qui sera présenté aujourd’hui à l’examen de l’Assemblée
Nationale. Nous sommes convaincus que le
développement de l’actionnariat salarié, tout en encourageant la constitution
avantageuse d’une épargne salariale, est une solution originale et réaliste à
la préparation des retraites complémentaires par capitalisation des salariés de
la plupart des entreprises françaises et européennes. A condition qu’un cadre
légal et fiscal incitatif soit adopté par le Gouvernement, et qu’une
recommandation ou directive de la Commission Européenne vienne le renforcer.
En effet, de nombreuses
personnes s’interrogent sur la méthode la plus efficace et la plus rapide pour
créer un fonds de pension en France ou en Europe grâce au maillage des
nombreuses filiales européennes de grands groupes français comme par exemple VIVENDI, THOMSON, RHONE POULENC, ou
TOTALFINAELF.
Certaines entreprises cherchent à sortir de leur trésorerie
des sommes importantes (largement provisionnées au passif de leur bilan) et à
les apporter à une structure extérieure, qui les gèrerait et permettrait
d’assurer une retraite complémentaire ou sur-complémentaire à leurs personnels.
Des responsables syndicaux
rêvent de prendre le pouvoir dans
l’entreprise grâce au contrôle d’un fonds de pension à créer, et de débarquer
un «PDG» à tout moment. Ils sont impressionnés par le pouvoir économique détenu
par le Président de CALPERS, de tiaa
cref ou de prudential.
De leur côté, des politiques imaginent qu’ils vont trouver
la recette miracle pour relancer la croissance, pour dynamiser la Bourse de
Paris par l’afflux de capitaux domestiques et ainsi contrebalancer le poids des
capitaux investis dans les valeurs du CAC 40 par les institutionnels
anglo-américains.
Pour nous permettre de
comprendre les raisons et les modalités
d’application d’une épargne retraite complémentaire inscrite dans une
perspective de LT (10 à 20 ans) (que tentent de mettre en place quelques
entreprises françaises), nous allons d’abord décrire les différentes étapes de la formation de l’épargne salariale en
France; ces étapes correspondent bien à un objectif d’épargne à CMT.
L’épargne salariale en France est pour beaucoup de salariés, un impressionnant «bas de laine»
pouvant atteindre de 3 à 5 fois le salaire annuel. Le plan d’épargne d’entreprise est
considéré actuellement comme le dernier « paradis fiscal ».
L’épargne salariale logée dans les plans d’épargne
d’entreprise serait évaluée à fin
décembre 1999 à près de 330 GF. Dans le groupe TotalFinaElf elle représenterait 25 GF détenus par 70% des 130 000
salariés du groupe.
Je distinguerai 3 étapes dans le développement de l’Epargne Salariale et par conséquent de
l’Actionnariat Salarié qui en
découle:
· 1ère étape
: 1960-1986, la Participation aux résultats
· 2ème étape : 1986-1998, la Participation au capital
·
3ème
étape : à partir de 1998, Plan d’Epargne long terme en vue de la retraite.
n
la
1ère étape = "la Participation aux résultats"
Elle a été précisée par une série de lois, mise en œuvre
par les partenaires sociaux, par les organisations syndicales qui ont été très
présentes dans cette première étape qui
va de 1960 à 1986.
· L'ordonnance
du 7 janvier 1959
instituant un système contractuel d'association ou d'intéressement des
travailleurs à l'entreprise
· L'ordonnance
du 17 août 1967
affirmant que la Participation aux fruits de l'expansion de l'entreprise est un
droit reconnu à chaque salarié; elle institue un régime obligatoire pour toute
entreprise employant plus de 100 salariés.
· La loi
du 27 décembre 1973 a
complété ces dispositions.
Cette Participation qui va
donner naissance à l’Epargne Salariale, repose sur 4 dispositifs (slide N°1) :
a - la Participation des salariés aux résultats
annuels de l'entreprise. Cette prime
annuelle permet de redistribuer aux salariés une part des profits de
l’entreprise.
b- l'Intéressement. Cette prime annuelle
comporte 2 volets :
-
une prime de résultat assise sur le résultat global de la
société.
-
et une prime de progrès assise sur des critères
décentralisés de performance des établissements et des personnels.
c – les versements volontaires des salariés
par prélèvements sur salaire, mensuels ou annuels dans la limite de 25% du
salaire annuel brut.
d – l’abondement annuel versé par
l’employeur vient compléter les versements précédents des salariés s’ils sont
investis dans le FC P N°1 (actions de la société).
les plans d'épargne
d'entreprise sont constitués de plusieurs fonds communs de placement
destinés à recevoir les versements annuels des salariés. Les sommes sont
bloquées pendant 5 ans, mais elles sont
exonérées de charges fiscales, c’est-à-dire,
-
pas d’impôt sur le revenu
-
pas d’impôt sur les plus-values, ni sur les dividendes
Cependant,
ces sommes sont assujetties au paiement des contributions sociales.
Le
nombre de FCP a progressivement été réduit à 3 ou 4 fonds par PEE afin de
faciliter leur administration et leur compréhension par les Actionnaires
Salariés.
Dans l’exemple d’ELF, les salariés ont le
choix d’investir leur épargne dans 3 FCP :
1. FCP N° 1
– exclusivement composé d’actions de l’entreprise
2. FCP N° 2
– composé de valeurs diversifiées
3. FCP N° 3
– composé d’obligations.
En France, de nombreuses entreprises sont
restées à cette 1ère étape de la Participation, soit parce que le capital n'a
pas été ouvert aux salariés à l'occasion des augmentations de capital, ou de
distributions d'actions gratuites, soit tout simplement parce que les
dirigeants d'entreprises privées et familiales ne veulent pas que le personnel
entre dans le capital de leur entreprise.
# En France fin
1994, 17.500 entreprises employant 4,7 millions de salariés avaient un
accord de Participation; 6 sur 10 ont eu des résultats suffisants pour dégager
des sommes au titre de l'exercice comptable 1994 qui seront versées en 1995 :
- au titre de la Participation 17,6 milliards de F ont été
répartis entre 3,2 millions de salariés, soit un montant moyen de 5.500 F par
salarié.
- au titre de l'Intéressement, 9,4 milliards de F ont été
perçus par 2,1 millions de salariés, soit un montant moyen de 4.500 F par
salarié.
# Chez ELF AQUITAINE, la
Participation fut mise en œuvre dès 1968. Le Président Guillaumat fondateur du
Groupe ELF, était un ancien ministre du Général de Gaulle.
Au cours de cette période, nous
avons vu l'action ELF passer de 400F à 1.500F.
En
valeur actuelle, j'estimerais que le montant total de cette Participation,
celle investie en actions (car une partie restait investie en comptes bloqués
rémunérés dans l'entreprise, une autre partie était investie en obligations) ne
dépassait pas 1% du capital en actions.
Le
Groupe était une entreprise publique, l’Etat détenant 70% du capital, les
négociations se déroulaient entre partenaires sociaux (les syndicats) et les
représentants de la Direction Générale (Direction du personnel et Direction
Financière). Le Management, qui n’était pas impliqué dans les négociations,
observait avec intérêt les dispositions prises; car il y avait un avantage
pécuniaire appréciable d’une part, et ces dispositions provoquaient d’autre
part un effet de levier sur la motivation du personnel et l’efficacité
professionnelle.
Cette Participation aux résultats était considérée comme
un instrument de politique salariale dans la plupart des entreprises françaises.
n
la 2ème étape = "la Participation
au capital"
Le
programme de privatisation des grandes entreprises françaises décidé en 1986 a
donné l'essor décisif à l’Epargne Salariale et, par voie de conséquence à l'Actionnariat Salarié (SLIDE N° 2).
En France, à cette occasion, les salariés ont
pu souscrire à 10% du capital privatisé à des conditions très attractives :
- rabais
de 10%, paiements échelonnés sur 12 à 18 mois sans intérêt,
-
exonération fiscale des plus-values assortie d'un blocage de 5 ans des
actions souscrites dans un Plan
d'Epargne d'Entreprise spécialement conçu à cet effet.
Grâce à la
Participation au capital des principales entreprises françaises
privatisées dès octobre 1986, l'Epargne Salariale a été multipliée d'un seul
coup par 2 ou par 3. Le % du capital de leur entreprise détenu par les salariés
et les retraités a fait un bond spectaculaire, passant de 1% à 5% chez ELF, à
7% ou 10% dans les banques ou les entreprises industrielles de taille plus
modeste. Parallèlement le désengagement de l'Etat du capital de ces entreprises
provoquait une forte croissance de leur capitalisation boursière et ainsi une
forte valorisation de l'Epargne Salariale.
Le PEE a été
considérablement valorisé par cet apport, et principalement le FCP N° 1 –
actions de l’entreprise qui sera alimenté :
-
par les souscriptions d’actions lors de la privatisation
de l’entreprise en une ou plusieurs étapes
-
par les dividendes réinvestis en actions (FCP N° 1)
-
par l’attribution d’actions gratuites au terme d’une
période de blocage convenue
-
par des augmentations de capital réservées aux salariés à
raison de 1% du capital tous les 2 ans aux conditions de la privatisation
Dans cette seconde étape qui
va de 1986 à ce jour, une législation particulière a été votée :
- les lois du 2 juillet et du 6
août 1986 relatives aux modalités d'application des privatisations.
-
l’ordonnance du 21 octobre 1986 relative à «l’intéressement et à la
Participation des salariés aux résultats de l’entreprise, et à l’actionnariat
des salariés ». Le plan
d’épargne d’entreprise devient le support privilégié de l’actionnariat des
salariés avec un renforcement net des avantages fiscaux pour les salariés et
pour l’entreprise. Pour la 1ère
fois, le terme d’Actionnariat Salarié est utilisé.
- la loi
du 19 juillet 1993 de privatisation de 21 grandes entreprises
françaises (industrielles, banques et assurances, dont ELF, B.N.P., Rhône
Poulenc, Usinor Sacilor, AGF, UAP), la création d'une action spécifique détenue
par l'Etat ou "Golden Share".
- la loi du 27 juillet 1994 relative à
« l’amélioration de la participation des salariés dans
l’entreprise ».
· Parallèlement
un
texte de loi du 23 décembre 1988 permet la création de fonds communs de
placement destinés à recevoir les actions souscrites lors des
privatisations, gérés par un conseil de surveillance exerçant les droits de
vote (art. 20) ou restituant les droits de vote aux Actionnaires Salariés (art.
21).
· Le
Conseil de surveillance du PEE est composé paritairement de représentants des
organisations syndicales élus par le Personnel et de représentants de la
Direction Générale. C’est le cas chez Elf et dans d’autres entreprises. Le
Président du Conseil de Surveillance, un syndicaliste, peut entrer ainsi au
Conseil d’Administration de l’entreprise (après élection par l’Assemblée
Générale des actionnaires).
Notre association AVAS a beaucoup milité entre 1989 et 1992 pour la restitution du droit de vote aux Actionnaires Salariés, pour son
exercice lors des Assemblées Générales, afin que le salarié se sente plus
actionnaire qu'épargnant.
Le PEE d’ELF pris
pour exemple, dénommé PEG est administré
à 2 niveaux :
1. la
gestion administrative est confiée à un organisme spécialisé, ELYSEES
FONDS qui est une filiale de la banque CCF.
2. la
gestion financière est individualisée au niveau de chaque fonds et
elle est confiée à un établissement spécialisé différent : voir SLIDE
La
privatisation d’ELF Aquitaine a été réalisée en 2 étapes : octobre 1986 et
février 1994 à des conditions fortement améliorées par rapport à 1986 (
c’est-à-dire rabais de 20 % sur prix public, paiement sur 24 mois, attribution
de 20 actions gratuites pour 46 actions achetées et conservées pendant 3 ans).
Parallèlement
des augmentations de capital réservées aux salariés et aux retraités (ceux qui
sont restés investis dans le PEE) a compensé l’érosion naturelle de l’Epargne
Salariale, c’est-à-dire les sorties du PEE après la période de blocage de 5 ans
ou les déblocages anticipés autorisés par la loi. Il y a eu 4 augmentations de
capital : en juin 1992, mars 1996, décembre 1997, et mai 1999.
Les
conditions sont sensiblement identiques à celles de la privatisation :
rabais de 20% + paiement échelonné sur 12 à 18 mois, avec parfois un abondement
de 50% du montant versé par le salarié et plafonné.
Cela
a été une excellente affaire donc pour 73.000 Actionnaires Salariés qui ont
valorisé d'une façon décisive leur Participation au capital estimée au 31 décembre 1998 à près de 13 millions d'actions (5% du capital)
logées dans le PEE.
Après
la privatisation de la société, il s’est développé une politique de
stocks-options qui ont été attribuées aux cadres dirigeants et la liste des
bénéficiaires s’est progressivement élargie. Des critères de performance
individuelle ont été fixés afin de déterminer l’attribution de ces stocks
options. Ces stocks-options constituent également un élément appréciable de
l’Epargne Salariale pour un certain nombre de salariés.
Aujourd’hui,
dans le nouveau Groupe ELF TOTALFINA, les 130.000 Actionnaires Salariés
devraient détenir 23 millions d’actions au minimum soit 3% du capital du futur
groupe (721 millions d’actions). La
valeur de l'Epargne Salariale
atteindrait aujourd’hui environ 25 milliards de francs.
Tout
ceci est très bien, mais il reste beaucoup à faire, pour que l'Actionnariat
Salarié soit pris en considération et pour faire aboutir notre revendication:
la Participation à la gestion de l'entreprise, la Participation aux décisions,
mais ce n’est pas notre propos.
n la 3ème étape
= " le plan d’epargne long terme en vue de la retraite "
Cette étape a débuté en 1998, et
elle aboutira probablement au cours de la prochaine décennie.
Les
salariés seront amenés à épargner dans leur entreprise en vue de préparer une retraite
complémentaire ou sur-complémentaire dans une optique de long terme : 10 à
20 ans et plus. Ce sera un effort
supplémentaire d’épargne de leur part et non pas la captation de leur épargne
salariale.
Les entreprises deviendront
demain un gigantesque colleteur d’épargne en concurrence avec les banques et
les compagnies d’assurance.
Le
PEE LT (SLIDE N° 3) contrairement au PEE
n’est pas composé majoritairement d’actions de l’entreprise. Pour des
raisons liées à la sécurité de l’épargne, il offre un large éventail
d’investissements diversifiés, comme indiqué dans le slide.
Il
serait alimenté par des versements volontaires de la part des salariés,
mensuels ou annuels selon leur choix, et prélevés sur salaire.
Un
abondement versé par l’employeur viendrait compléter ces versements des
salariés encore en activité.
Une
possibilité devrait être offerte bien entendu aux salariés désireux de
réinvestir leur épargne salariale rendue disponible après la période de blocage
de 5 ans. Dans tous les cas, il faut préserver la liberté de choix des
épargnants :
-
au moment de la constitution de leur épargne
-
au moment de la disposition de cette épargne
Toutefois,
si un Actionnaire Salarié souhaite réinvestir dans le PEE son épargne pour une
nouvelle période de 5 ans, un abondement spécifique devra être versé par
l’entreprise.
Dans ce
cas, ce salarié a choisi l’objectif de constituer une épargne sur une période
de court et moyen terme pour répondre à un besoin précis (achat d’un bien
immobilier, paiement des études des enfants, mariage ou loisirs).
Il faut noter que près de
60% des salariés ou retraités conservent leur épargne dans le PEE une fois la
période de 5 ans révolue, car ils veulent garder d’une part la disponibilité de
cette épargne, et d’autres part ils comprennent que l’investissement en valeurs
de l’entreprise, à quelques exceptions près, est le plus valorisant.
C’est
pour cette raison que les responsables de la gestion du PEE LT auront bien du
mal à répartir les actifs entre actions et obligations – SICAV dans le contexte
économique actuel.
Aux
Etats-Unis, les fonds de pension ont
inversé au cours de ces 5 dernières années le ratio actions/obligations qui est
passé de 40% actions/60% obligations à près de 70 % en actions.
Au
terme de la période de blocage dans le PEE LT, l’épargnant ou retraité doit
pouvoir choisir entre une sortie en rente ou une sortie en capital.
Le
Plan PEE LT commence seulement à être
étudié et mis en place par un petit nombre d’entreprises : Vivendi,
Rhône-Poulenc, Saint-Gobain et Total.
Aujourd’hui,
contrairement au PEE (participation aux résultats et participation au capital)
il n’existe malheureusement pas encore de texte qui légifère et précise le
domaine d’application du PEE LT, amorce
d’un fonds de pension « à la
française » ; la fiscalité est encore floue.
Compte
tenu de l’importance des sommes qui seront collectées dans le PEE LT, une
attention particulière devra être apportée à la composition, aux compétences,
et aux responsabilités du conseil de surveillance qui sera mis en place.
Les
actionnaires salariés représentés ou pas par une association, devront être
représentés dans ce conseil de surveillance.
Le droit
de vote attaché aux actions devra
être exercé car il est un élément important du contrôle de la bonne
gestion de l’entreprise dont on est actionnaire.
En ce
qui concerne les PME-PMI et les sociétés non côtées, il faudra innover et créer
des fonds d’épargne diversifiés regroupant des entreprises par secteur d’activité, c’est-à-dire des plans
d’épargne interentreprises.
Au
niveau européen, une recommandation du Conseil de l’Union Européenne datant de
juillet 1992 encourage le développement de plans d’épargne dans les entreprises ayant des filiales dans
d’autres pays européens. C’est notamment le cas d’ELF.
Ce dispositif PEE + PEE LT pourrait présenter des
avantages considérables pour l’entreprise comme pour ses salariés actionnaires
dans les contextes actuels de fusions-acquisitions et de globalisation des
marchés :
· constituer
un dispositif d’autodéfense, une arme anti-OPA (Offre Publique d’Achat) mis en
place avec l’entrée massive dans le capital des entreprises françaises des
fonds de retraite anglo-saxons et asiatiques
· d’attirer
de brillants collaborateurs, de valoriser les équipes d’innovateurs, de
commerciaux ou de techniciens
· renforcer
la motivation des différentes catégories du personnel
· stimuler l’initiative, la responsabilité et
la performance individuelle
· faciliter
la mutation des mentalités rendue nécessaire par le passage du secteur public au
secteur privé et par la compétition internationale.
· enfin,
de créer un élément fédérateur de tous les personnels des 200 filiales d’une
entreprise comme ELF, présente dans 80 pays, exerçant des métiers différents et
issus de cultures contrastées.
A ce stade
ce dispositif contribuera à métamorphoser les individus travaillant dans une
entreprise :
Grâce à
leur épargne salariale et à leur épargne retraite, les salariés se sentiront
copropriétaires, responsables, solidaires. Ils seront alors plus motivés, plus
enclins à innover, à se dépasser dans la négociation commerciale, l'exécution
ou la direction d'un projet, le respect des termes du contrat imposés par un
client; les individus seront enfin disposés à se demander chaque matin: "
que puis-je faire pour améliorer la compétitivité de mon entreprise, faire
progresser le cours de l'action et valoriser mon Epargne Salariale et mon
Epargne Retraite ? !
Enfin
grâce à la présence vigilante de l'Actionnariat Salarié exerçant son droit de
vote lors des AG, contrepoids nécessaire aux autres actionnaires
institutionnels, nous pouvons espérer que sera rétablie dans les entreprises la primauté du facteur humain sur le facteur
économique et financier.
Je vous remercie de votre attention.
Jean-Aymon MASSIE