ALEAS DU GOUVERNEMENT D´ENTREPRISE

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DISCOURS

Les Aléas du gouvernement d'entreprise à la française

 

La France a adopté dès 1996 les principes du gouvernement d’entreprise, conçus par les Britanniques CADBURY et GREENBURY, dont les rapports furent publiés respectivement en 1994 et 1995. Ces principes étaient parallèlement codifiés par le réseau ICGN lors de sa première conférence annuelle à Londres en 1995; ils furent réunis dans un guide qui a reçu le label OCDE en 1999.

             L’adaptation française a pris la forme de deux rapports de Marc VIENOT: VIENOT I en 1995 et II en 1999 sont un recueil de recommandations seulement, prudentes et précises, qui pointaient exactement les carences du mode de gestion des entreprises françaises.

             Le système français avait grand besoin de définir la transparence et la sincérité des comptes, la responsabilité et l’indépendance des administrateurs et des commissaires aux comptes, l’information et le respect de l’actionnaire. Les grandes entreprises récemment privatisées restaient marquées durablement par la tutelle de l’Etat, par des pratiques administratives et des méthodes de gestion publique, par la confusion entre le budget de l’Etat et le budget de l’entreprise publique ou semi-publique.

             C’est pourquoi le rapport VIENOT de 1995 présentait plusieurs recommandations regroupées dans trois chapitres:

1-      Mission et attribution du Conseil d’Administration (CA), qui remplit une quadruple mission: définir la stratégie de l’entreprise, désigner les mandataires sociaux chargés de la gérer, contrôler la gestion et veiller à la qualité de l’information fournie aux actionnaires et au marché.

2-      Composition du Conseil d’Administration: chaque administrateur doit se considérer comme le représentant de l’ensemble des actionnaires; un équilibre est souhaité entre les administrateurs liés aux actionnaires, les administrateurs indépendants et la technostructure; rôle du «comité de sélection»; limitation du cumul des mandats (5) et du nombre des mandats réciproques.

3-      Fonctionnement du CA: la création de trois comités spécialisés (des rémunérations, des comptes ou audits, de sélection des administrateurs) et une charte de l’administrateur sont proposés.

Le second rapport publié en janvier 1999 étudiait prudemment la dissociation de la présidence du CA et de la direction générale d’une part, la publicité de la rémunération et des stock-options des dirigeants d’autre part.

             Le rapport de Marc VIENOT, Président d’honneur de la banque Société Générale, n’était pas révolutionnaire. Conçu par un aréopage de grands patrons, membres influents de l’AFEP et du CNPF (devenu le MEDEF), il ne pouvait qu’être reconnu et adopté par l’ensemble des dirigeants d’entreprises cotées à la Bourse de Paris et sur les places étrangères.

Il donnait bonne conscience; et très vite il devint un outil de communication financière, un argument pour négocier l’entrée dans le capital de l’entreprise d’actionnaires institutionnels anglo-américains fortement courtisés en 1997 et 1998, après l’éclatement des noyaux durs. Une course de vitesse dans les «road show» et dans la séduction des agences de rating s’engagea entre présidents d’entreprises françaises.

Prenons un exemple: lors de la 4ème conférence annuelle de l’ICGN à San Francisco, Marc VIENOT et Philippe JAFFRE étaient invités à prendre la parole ; Philippe JAFFRE s’imposait comme un bon élève de Marc VIENOT et comme le champion du gouvernement d’entreprise.

             L’association volontaire des actionnaires salariés (AVAS) du Groupe Elf, que nous avons créée en octobre 1986, avait dès le mois de mai 1996 organisé un colloque au Sénat français (120 participants) pour présenter les deux rapports destinés à favoriser l’adoption des principes de bonne gouvernance: le rapport de M. VIENOT présentant le gouvernement d’entreprise à la française, le rapport du sénateur Philippe MARINI proposant une réforme attendue de la loi de 1966 sur les sociétés commerciales et du droit des sociétés (préconisant notamment l’indépendance et la responsabilité des administrateurs et des commissaires aux comptes, l’expression des actionnaires minoritaires…).

La réforme du sénateur MARINI, recommandant un nécessaire équilibre des pouvoirs et des responsabilités, était l’indispensable fondation de l’édifice «gouvernement d’entreprise» à la française.

La réforme promise pour 1998, puis 1999, est toujours à l’étude et le gouvernement d’entreprise est devenu bien fragile!

            AVAS a très tôt intégré ces principes de bonne gouvernance; elle a entrepris d’en faire la promotion lors des assemblées générales d’actionnaires, auprès des médias et des entreprises sensibilisées par la leçon brutale donnée à ALCATEL en septembre 1998 par les mutual funds entraînés par Fidelity (qui réduisait sa participation de 10% à 5% et provoquait une chute du cours de l’action de 40% en 3 jours).

L’Association a retenu 6 principes de base propres à développer la confiance dans la gestion de l’entreprise:

1.       Transparence et sincérité des comptes : ce qui induit l’existence et l’efficacité des contrôles internes, l’indépendance et la responsabilité des commissaires aux comptes

2.       Indépendance et responsabilité des administrateurs : ce qui induit la limitation des mandats (à5) d’un administrateur pour qu’il puisse bien travailler et prendre ses responsabilités, afin de défendre l’intérêt de l’ensemble des actionnaires

3.       Qualité et efficacité des mandataires sociaux et des dirigeants : ce qui induit une meilleure communication et une meilleure relation avec tous les actionnaires

4.       Qualité et clarté de la stratégie : ce qui induit une vision long terme industrielle et commerciale, recentrée sur les métiers de base, une création de valeur sur le long terme tout en tenant compte des évolutions du marché et des contraintes de l’environnement, qui créera à la fois de la valeur pour l’actionnaire et des emplois qualifiés

5.       Motivation, capacité d’innovation et formation des salariés, contribuant au développement de l’entreprise dans un bon climat social: ce qui induit l’existence d’un actionnariat salarié fort et organisé, exerçant son droit de vote d’une façon réfléchie et indépendante

6.       Reconnaissance du rôle déterminant des Assemblées Générales d’actionnaires et de la souveraineté de leurs décisions lors de l’approbation des comptes, de la gestion des mandataires sociaux, de la stratégie de l’entreprise ; ce qui induit que :

-          l’exercice du droit de vote par tous les actionnaires soit exercé sur la base 1 action = 1 voix

-          tous les actionnaires aient les mêmes droits  démocratiques

-          les actionnaires étrangers puissent exercer  leur droit de vote

-          tous les actionnaires soient informés dans les meilleurs délais pour voter à temps, afin de remplir leur devoir de contrôle et exercer leurs responsabilités d’investisseurs.

Par le respect de ces 6 principes de base, l’entreprise attirera et conservera la confiance des investisseurs, ainsi que celle de ses actionnaires salariés, qui sont engagés sur le long terme.

Prenons un exemple: lors de l’AG de juin 1996, AVAS a refusé d’approuver les comptes et le rapport des commissaires aux comptes. En votant contre cette résolution, AVAS provoqua la stupeur et l’indignation des membres du CA (composé des plus puissants dirigeants d’entreprises françaises). AVASprétextait que l’absence de contrôles internes ne garantissait pas la transparence et la sincérité des comptes. AVAS préconisait déjà l’application des recommandations du récent rapport VIENOT.                                                                                                                       

En juillet 1998, l’AFG-ASFFI a publié des «guidelines», préparées par la Commission de gouvernement d’entreprise, composée des responsables d’OPCVM français (des professionnels de la gestion pour compte de tiers).

Ce code recommandait notamment:

-          La tenue des AG: allonger les délais de convocations, arrêter le lieu, la date et l’heure de la tenue de l’AG afin de favoriser la participation du maximum d’actionnaires.

-          L’information des actionnaires : l’envoi systématique d’un rapport simplifié à tout actionnaire, l’explication des projets de résolution (c.v des administrateurs) ; liste des plus importants bénéficiaires de stock-options ; encourager l’initiative des actionnaires et la proposition de résolutions, amendements, questions écrites à l’AG par les actionnaires éventuellement regroupés ; publication des votes des résolutions dans les 15 jours

-          Le vote et la participation à l’AG: améliorer le contrôle des pouvoirs en blanc et des votes par correspondance ou procuration; abandonner les pratiques telles que les droits de vote double, les actions à dividende majoré, les dispositifs anti-OPA (qui ne favorisent pas la transparence ni la responsabilité et la recherche de la performance de la société) ; réduire ou même supprimer le délai de blocage des titres avant l’AG préférant la pratique américaine de «record date»; enfin, recommander le vote électronique

-          L’indépendance du CA: la présence au CA de 2 administrateurs «libres d’intérêt»; l’existence au moins de 3 comités spécialisés (de sélection, de rémunération et performance, d’audit); contre la présence d’administrateurs réciproques issus des participations croisées; les rémunérations des cadres dirigeants et leur évolution doivent être liées à la performance de la société; la transparence de rémunération et le contrôle du mode de calcul des «stock-options» sans décote de préférence; le CA devrait compter 16 administrateurs au maximum dont les mandats cumulés ne devraient pas dépasser 3, afin d’améliorer leur disponibilité et la qualité de leur travail, dont l’évaluation dans la transparence serait facilitée aux actionnaires à travers la publication du rapport annuel; la limitation du renouvellement des mandats à 6 ans et en âge; une charte ou code de déontologie de l’administrateur est recommandée.

A la fin de l’année 1998,la France était sur la bonne voie; les rapports annuels de plusieurs entreprises étaient remarquables sur ces différents points.

 

Aujourd’hui en mai 2000, qu’en est-il ? A-t-on progressé dans cette voie? Hélas, non.

La vague de fusions et acquisitions, douloureuses parfois (BNP-Paribas-Société Générale, AGF-Allianz, Aventis, Vodafone-Manesmann, Olivetti-Telecom Italia - Total Fina Elf…), au cours de l’année 1999 a provoqué à travers l’Europe un mouvement de frayeur chez les chefs d’entreprise et en France en particulier.

Les patrons français ont été confrontés avec stupeur à des raiders issus de leurs propres rangs: MM. Michel Pebereau, Thierry Desmarest, Pierre Richard en 1999 ont fait voler en éclat «le capitalisme à la papa». La peur a brutalement gagné les chefs d’entreprise: la peur d’être catalogués «opéable», la peur des ennemis de l’intérieur de l’hexagone, la peur des hussards transfrontaliers de l’Euroland, et enfin, celle d’être marginalisé.

Car dorénavant la situation d’une entreprise devient la suivante: soit être attaquant, soit être attaqué, soit être marginalisé dans ce vaste jeu de mécano industriel  et financier, qui va générer le nouvel espace économique européen, le nouveau marché domestique des entreprises britanniques françaises, allemandes, italiennes, espagnoles…

Cela a conduit les chefs d’entreprise françaises à mettre en place des dispositifs défensifs et «protectionnistes», dans les statuts révisés pour la circonstance et lors de la rédaction des résolutions soumises au vote des actionnaires à l’occasion des AG de mars, avril, mai et juin 2000.

Cette réaction a malheureusement provoqué un bond en arrière de 4 ans dans la mise en pratique des principes de gouvernement d’entreprise.

 

Les rapports annuels de l’exercice 1999 diffusés en avril et en mai  2000, sont de mieux en mieux présentés. Ils comportent 2 ou 3 pages sur le Gouvernement d’Entreprise :

- la composition du CA ou du Conseil de Surveillance avec la mention « administrateur indépendant »      suivant le cas, la nationalité, l’âge, le nombre d’actions détenues, les différents mandats de chaque administrateur

-          la composition et la mission des comités spécialisés, généralement trois, quelquefois quatre (1 comité stratégie), parfois deux (1 comité mixte des nominations et des rémunérations piloté par le Président, ce qui est anormal et que nous contestons)

-          la liste des responsables fonctionnels et des responsables opérationnels (30 ou 40 noms)

-          souvent un tableau synthétique des plans d’options de souscription et d’options d’achat d’actions, sans identifier les principaux bénéficiaires 

-          l’évolution de la rémunération des dirigeants et des jetons de présence 

-          quelquefois y figurent les rapports des comités spécialisés, très intéressants, mais peu de rapports annuels les publient.

La régression par rapport aux principes de gouvernement d’entreprise constatée cette année ne se situe pas là. C’est au niveau des Assemblées Générales.

En effet, cette année, la rédaction des résolutions classiques a été modifiée pour permettre l’insertion de dispositifs d’auto protection et de verrouillage du capital. La plupart des entreprises ont recouru à la présentation de résolutions nouvelles parfois très complexes pour réduire les droits des actionnaires; en même temps elles introduisaient dans l’ordre du jour des AG une résolution d’apparence anodine, qui à l’examen se révélait une arme anti-OPA, surnommée «pilule empoisonnée».

Pour alimenter cette attitude défensive les banquiers d’affaires, conseils de ces entreprises, ont rédigé un «red book», une sorte de manuel d’auto défense, recommandant une panoplie d’armes juridiques et dissuasives relativement faciles à mettre en place. Ces armes permettent d’élever des fortifications pour repousser les assauts ou des bunkers pour résister à un long siège!

Nous citerons les plus fréquentes :

·          l’abaissement du niveau de franchissement de seuil, qui alerte l’entreprise à la moindre entrée ou sortie de son capital. C’est une protection statutaire: il a été abaissé à 1 % en général, parfois à 0,5 % chez Vivendi, Danone et Crédit Lyonnais par exemple

·          l’attribution d’un droit de vote double après 2 ans de détention d’actions au nominatif (auparavant c’était après 3 ans); cette disposition s’est généralisée cette année

·          le droit de vote est plafonné: à 6 % chez Danone, à 1 % chez Lafarge. Cette disposition a pour conséquence de réduire la liberté d’expression et le droit de vote d’un actionnaire institutionnel non désiré»

·          l’augmentation de capital en cas d’OPA, appelée «pilule empoisonnée». La plupart des entreprises ont introduit cette résolution cette année lors des: Vivendi a fait approuver une augmentation de capital de 4 G; euros; TotalFinaElf l’a retirée; Suez Lyonnaise des Eaux l’a fait voter de justesse; Lafarge a échoué (les institutionnels ont voté massivement contre).

·          La constitution d’un pacte d’actionnaires conclu avec des investisseurs familiaux ou amis: GAS Groupe d’actionnaires stables (Société Générale) ou bien GAP Groupe d’actionnaires permanents  (Crédit Lyonnais) – ou encore, les blocs d’actionnaires stables» protègent le capital de Bouygues, Carrefour, Peugeot, Société Générale. Notons que les participations croisées ont le même objectif.

·          La mise en place d’un système d’auto-contrôle :          

AVAS Groupe TotalFinaElf

-          par le rachat d’actions de l’entreprise jusqu’à 10 % du capital sous le prétexte de créer de la valeur pour l’actionnaire ou de réguler le cours de l’action

-          par la confiscation du droit de vote des actionnaires salariés, à travers le conseil de surveillance «muselé» du plan d’épargne d’entreprise (ou PEE, où les actions des salariés sont bloquées durant une période 5 ans)

·          la détention d’établissements de crédit (Bouygues, Carrefour, Lafarge, Danone) est une autre forme de «pilule empoisonnée» rendant difficile une OPA, à cause de l’obligation de racheter toutes les filiales ou établissements de crédit, qui nécessiterait de difficiles et longues autorisations administratives

·          les dispositions contractuelles passées avec les clients (contrats d’eau, de chauffage, de transport, de propreté urbaine et traitement des déchets) rendent les sociétés comme Suez- Lyonnaise ou Vivendi difficilement opéables – les collectivités locales provoqueraient un blocage de l’Etat

·          enfin, l’immunité de la loi néerlandaise accordée à des sociétés comme St. Microélectronics, Equant ou Gucci ou (transformées en NV Néerlandaise) est très efficace; elle autorise par exemple l’émission d’actions réservées à des actionnaires «alliés ou majoritaires», ce que la loi française interdit.

La réaction des Actionnaires Institutionnels ne s’est pas fait attendre.

En réponse à cet arsenal défensif, ils ont dans certains cas, renoncé à s’intéresser aux résolutions proposées, à exercer leur droit de vote. Ils ont boudé les Assemblées générales du premier semestre 2000.

Dans le passé, la participation des actionnaires institutionnels aux AG était certes faible, mais elle s’améliorait peu à peu. Cette année, la désaffection a atteint des proportions alarmantes; la plupart des entreprises, dont l’actionnariat est dispersé ont tenu leur AG sur deuxième convocation, car elles ne parvenaient pas à réunir le quorum nécessaire afin de tenir une Assemblée Générale Ordinaire (les actionnaires présents ou représentés doivent posséder le quart des actions ayant le droit de vote, aucun quorum n’est requis lors de la deuxième convocation) et une Assemblée Générale Extraordinaire(les actionnaires présents ou représentés doivent posséder le tiers des actions ayant le droit de vote, et en deuxième convocation, le quart des droits de vote).

En général, le taux d’abstention a dépassé 70%, atteignant parfois 75%.

Toutefois, les résolutions présentées étaient votées à plus de 90% par le petit nombre d’actionnaires; mais certaines résolutions contestées de type «pilule empoisonnée» ne réussissaient pas les 2/3 des voix présentes et représentées; elles ont été rejetées par l’AG.

Le mécanisme s’est déréglé. Et la loi française sur les sociétés a montré qu’elle n’était pas adaptée.

Aujourd’hui, il est pratiquement impossible à un actionnaire minoritaire de présenter une résolution ou un amendement en AG. Il doit, selon la loi française, détenir 1% du capital et immobiliser ses actions durant un mois.

En fait, avant la publication au Bulletin des Annonces Légales Obligatoires (BALO), il ne peut rien faire. Dès la publication au BALO des projets de résolutions, l’actionnaire seul ou soutenu par un groupe d’actionnaires a 10 jours pour présenter des résolutions nouvelles au président de la société, qui est libre de les rejeter. Normalement, le CA devrait être réuni à nouveau pour examiner ces résolutions nouvelles, et, s’il les approuvait, faire publier ces textes au BALO.

Durant cette période d’environ un mois, les titres doivent rester bloqués!

AVAS a tenté à deux reprises de présenter des résolutions nouvelles portant sur les principes de gouvernement d’entreprise d’une part, et les recommandations du CERES sur le respect de l’environnement et les principes éthiques d’autre part (lors des AG de TotalFinaElf des 22 mars et 25 mai 2000 fortement perturbées par les victimes de la marée noire causée par le naufrage de l’Erika).

Malgré le soutien des fonds de pension anglo-américains tels que Hermes et Calpers, du fonds d’investissement Friends Ivory & Sime, et de SICAV françaises, cela n’a pas été possible…..

Mais nous recommencerons l’année prochaine.

Car l’application des principes de gouvernement d’entreprise par les entreprises françaises est loin d’avoir progressé. Comme vous venez de le constater, elle a plutôt régressé dans ce climat de fusions-acquisitions en Europe, qui vont se poursuivre, et très certainement s’amplifier.

Les chefs d’entreprises français devraient tenir compte des réactions de leurs actionnaires, sous peine de perdre leur confiance et de subir une brutale régression de la capitalisation boursière de leurs entreprises.

En conclusion, nous rappellerons que, si les chefs d’entreprise ont l’initiative de l’attaque, résistent, négocient ou capitulent…, ce sont les actionnaires qui en dernier ressort décident d’apporter leurs actions à l’OPE ou à l’OPA ou bien de refuser l’offre.

Les actionnaires sont les vrais propriétaires, c’est eux qui ont le dernier mot.

Aujourd’hui 80 % du capital de la plupart des entreprises européennes sont détenus par les actionnaires institutionnels. Les actionnaires salariés, à leurs côtés, montent en puissance progressivement : ils détiennent entre 3 % et 10 % du capital des entreprises privatisées suivant leur niveau de capitalisation boursière.

Ces actionnaires détiennent ce nouveau pouvoir, «le pouvoir économique» qui s’exprime aujourd’hui à travers les principes de Gouvernement d’Entreprise.

A l’occasion d’un entretien privé le 18 juillet 1998, Bill D. CRIST Président de Calpers nous confiait: «le pouvoir réel aujourd’hui est le pouvoir économique. Nous sommes les acteurs de ce pouvoir, mais vous actionnaires salariés, vous n’en avez pas encore conscience. Ce pouvoir économique doit être mis au service des hommes:

·           actifs pour qu’ils s’épanouissent dans leur entreprise

·           retraités afin qu’ils jouissent d’une retraite confortable et méritée à l’abri des aléas

·           enfin, pour imposer une saine émulation entre les entreprises et pour prévenir les conflits entre les hommes.»

par

Jean-Aymon. MASSIE   

Président d’AVAS          

et de l’AEAS     

membre del’ICGN

et,

Josiane FANGUINOVENY

Senior Corporate Governance Analyst

coordinatrice de l’AEAS

AVAS – Association Volontaire des Actionnaires Salariés  et anciens salariés du Groupe TotalFinaElf régie par la loi du 19 juillet 1901

Association déclarée le 13 octobre 1986, modifiée le 17 novembre 1999

) AVAS, Tour Elf, Bureau 03E12, 92078 Paris la Défense Cedex, France

% 01 47.44.27.18  %01.74.44.29.32        u Fax. 01. 47.44.37.82        u

 email: esop.avas@elf-p.fr

                                      

BIBLIOGRAPHIE

·           Marc VIENOT

        1er rapport juillet 1995 :

- « Le Conseil d’Administration des sociétés côtées» CNPF et AFEP

2ème rapport janvier 1999 :

- « La dissociation de la présidence des CA et DG, MEDEF et AFEP, la publicité de la rémunération des options des dirigeants»

·           AFG – ASFFI 29 juin 1998

- «Recommandations sur le Gouvernement d’Entreprise»

·           ANSA 20 octobre 1999

- «Une information financière responsable donnée dans l’esprit du Gouvernement d’Entreprise»

·           CALPERS

         - Calper’s global governance principles

·           OECD   1999

         - Principles of Corporate Governance

·           ABI          -             Principles of Corporate Governance guidelines

·           AVASCOPE

- Bulletin trimestriel de l’association AVAS novembre 1998            « Actionnariat salarié et fonds de pension: une alliance pour faire respecter les principes de Gouvernement d’Entreprise» par J.A. Massie

·           L’Expansion n° 614 du 3-16 février 2000

- « Dans le secret des défenses anti-raid des grandes entreprises» par Bruno Basini

·           PROXINVEST

         - Publication de notes de recommandation de votes destinées aux investisseurs

         institutionnels par P.H. Leroy gérant de Proxinvest

·           AGEFI séminaire 14 avril 1999

       - « Gouvernement d’Entreprise: les enjeux d’une pratique de normes nouvelles – les 

entreprises françaises sont-elles prêtes à jouer le jeu européen ? »

·           AGEFI 15 mars 2000

        - « Les salariés actionnaires de TotalFinaElf en quête de pouvoirs »

·           Philippe MARINI

- Rapport au Premier Ministre, 13 juillet 1996 «la modernisation du droit des sociétés»(La documentation française – Collection des rapports officiels)

·           Sophie l’HELIAS

- « Le retour de l’actionnaire , pratiques du corporate governance en France, aux   Etats-Unis et en Grande Bretagne »

(Gualino éditeur 1997)